Le monde évolue sans cesse. L’impermanence est la seule constante de cet univers, nous disent les bouddhistes, et le barbarisme humain…
Après ces 4,5 milliard d’années supposée de l’existence de notre planète, quelques 25 000 ans suivant la floraison de cette fabuleuse création artistique des sculptures de Vénus paléolithiques des Pyrénées aux plaines sibériennes du Lac Baïkal, en cette année 5 115 du calendrier hindou et dans ces 200 dernières années, les humains se sont multipliés dans des proportions jamais atteintes auparavant, de mémoire d’homo sapiens, passant dans cette dernière période de près d’1 milliard à plus de 7 milliards. Actuellement, chaque seconde, l’humanité s’accroît de 133 personnes, 1333 personnes en 10 secondes, 75 millions en un an.
Le charbon est en passe de redevenir la première source d’énergie planétaire, immédiatement suivie du pétrole, deux richesses naturelles dont les consommations effrénées, en quelques décennies, ont voilé notre atmosphère planétaire et envahi nos cités d’une épaisse pollution. L’atome ravage les abords du pacifique japonais et des environs de Tchernobyl. La Bombe est plus que jamais présente, la prolifération nucléaire s’accroît sans cesse, hypnotisant les fous de dieux, tandis que la mémoire des ravages et horreurs d’Hiroshima et Nagasaki s’estompe trop vite, et que les drones combattants, les robots tueurs, se multiplient, le long de frontières-murailles.
Notre humanité consomme la biosphère, l’avale goulûment dans un grouillement accéléré de vie, basé sur sa mise aux enchères incontrôlées par un système boursier dérégulé, dirigé par de puissantes machines pensantes. Elles expédient dans les réseaux informatiques d’innombrables i’bots autonomes, et maintenant des algorithmes prédictifs mal nommés Intelligence Artificielle, qui peuplent nos ordinateurs et nos téléphone de leur vie propre, se reproduisent, évoluent et échappent aux créateurs que nous sommes, et peut-être même à la grande finance internationale sensée les gérer. La biosphère et son devenir sont maintenant sous le nô-contrôle incontrôlable des programmes informatiques autonomes des systèmes boursiers.
Notre quotidien dépend de ces méta-oligarchies mondiales qui semblent animées de leur vie propres, informatisées et inhumaines. Nous en dépendons pour nous nourrir, nous soigner, nous transporter, communiquer, en un mot survivre. Elles nous ont asservis. Elles harassent la planète, le monde, les banques et les nations, et laissent exsangues d’innombrables populations rurales, obliger de travailler leurs propres terres spoliées pour subvenir à des économies d’exportations impavides, qui détruisent terre et biodiversité, cultures locales, traditions et tout espoir d’une vie meilleure. Tous ces produits issus des campagnes sont avalés par les grandes conurbations. Ces mégas entreprises dégagent des bénéfices colossaux. Elles génèrent de grands médias qui organisent le cours et la cour du monde. Les élus et présidents des nations, impuissants, se transforment en statues de pierre.
La Terre, première actionnaire de ses biens et mère de toutes choses, est spoliée de tous ses contenants et de toutes ses productions remarquables, eau, minéraux, animaux, végétaux et forêts, au profit de cette économie mondiale qui dévore tout. Aucun dividende ne lui est retourné par ces grands trust, ni sous forme de préservation de la ressource, encore moins sous forme de reconstitution des stocks. Le concept émergeant d’économie circulaire, de décroissance, de croissance décroissante, est-elle une gageure future possiblement à même de rétablir une gestion raisonnée, une raison civilisée, d’infléchir le cours des choses?
Nous produisons de plus en plus de machines produisant des quantités d’énergie sans cesse croissantes en utilisant ces ressources naturelles non renouvelables, machines qui nous rendent capables de produire de plus grandes quantités de nourritures-poisons, et de piller de plus grandes quantités de ressources naturelles, qui à leur tours, une fois transformées dans de plus grandes machines encore, nourrissent de plus grandes quantités d’humains, qui eux même produisent de plus grandes quantités d’énergie, dans un enthalpie sans fin, ou presque, un carrousel de la destruction, qui atteindra son terme, une fois le dernier poisson péché, une fois le dernier animal chassé, une fois le dernier arbre abattu, une fois les dernières gouttes d’eau et de vie polluées.
Car un jus épais et chargé d’uranium enrichi coule sans cesse des entrailles des centrales de Fukushima sous la forme anodine d’une eau qui n’en est plus, et pour des siècles à venir. Et partout sur la planète ruissellent dans les fleuves, les nappes phréatiques et les mers, issus des agricultures et des villes humaines, les jus poisons de nos humanités croissantes, de drôles de produits chimiques, engrais, plastiques, pesticides, métaux lourd, déchets nucléaires, nano et méga, qui envahissent les moindres parcelles de nature. Et si l’on peut supposer dans le passé de la Terre des époques de grands chambardements, nulle trace n’avait encore été retrouvée de telles déviances environnementales et génétiques.
Le soleil tourne autour de la terre, pour quelque temps, imperturbable, et contemple ces êtres microscopiques que nous sommes. Il ne comprend toujours pas pourquoi nous n’utilisons pas mieux les bienfaits de son énergie naturelle, saturés que nous sommes par notre production d’énergie fossile et s’agitant dans tous les sens, une multitude d’électrons aux vitesses accrus sans cesse.
Une partie d’entre nous donc, les clients travailleurs asservis des multinationales, aux dons d’ubiquité étendus, et observés, grâce au téléphone mobile, aux réseaux informatiques, et aux avions s’engagent dans de folles courses égocentriques. Notre capacité d’ubiquité est alors sans cesse renouvelée, soutenue par une densité d’énergie croissante et un réseau satellitaire exponentiel. Nos avions parcourent la planète en une journée ; demain en quelques heures, et dans vingt ans en quelques minutes. Les autres humains, les esclaves exploitants les matières premières, prisonniers des méta nations et coupés de leur vie terrestre symbiotique originelle, condamnés à marcher à pied, et traversent dans le même temps un horizon à jamais limité de quelques kilomètres d’une nature abusée par les oligarchies, au Sahel, dans les steppes russes, sur les plateaux de Bolivie, dans les forêts indonésiennes….et partout où les richesses naturelles sont pillées, du moins celle qui subsistent encore.
Nombres d’entre nous, par l’œil malsain des médias indifférents et complices, contemplent impuissants les ravages de l’exploitation, les incendies colossaux, les tempêtes multiples, les secousses innombrables de violences et de guerre, libérées par une consommation énergétique mondiale extraordinaire et en croissance exponentielle.
Les humains ont donc ouvert la boite de Pandore du concept économique dominant de croissance infinie dans un monde fini, du carbone fossile et de l’atome, de la chimie, de la génétique, des drones tueurs, des i’robots du net, et des nanotechnologies, qui les font pulluler et se déchirer et qui nourri la croissance des grandes oligarchies. S’agit-il du prix à payer pour partir dans les étoiles? 10 000 exoplanètes identifiées en 2013, encore bien lointaines.
Et nos frères et nos sœurs s’entretuent sous l’œil braqué des caméras, et l’observation discrète des armées et polices de la planète, dans un voyeurisme planétaire jubilatoire. Les radios, les TV et les médias sociaux entretiennent un niveau d’émotion exceptionnel, permanent, jour et nuit de seconde en seconde, ou les réactions sont dénuées de recul et de réflexion, purement agressives, violentes, gavée de cette énergie fossile et nucléaire à très forte densité, shootés et avides d’audience nécessaires à leur survie. Les journalistes ont en partie perdus leurs âmes et certains, beaucoup, ne sont même plus des journalistes, simples plumes broyées par la machine économique. Ils fabriquent les discours sans fonds de nos pseudo dirigeants politiques et des citoyens dépassés, qui les ânonnent, avec un training adéquat pour bien passer à l’écran et nourrir des egos déplacés. Ils nous bousculent les uns contre les autres et accroissent les gaps qui séparent les nantis des autres. Les nantis dirigent bien sûr les médias.
Tout cela est connu.
Les grandes multinationales, dorénavant des méta nations privées, présidés par quelques richissimes broyeurs d’âmes, et souvent vendeurs d’armes, dealent à bon prix les richesse naturelles de la planète, volées à la Terre, biens communs de l’humanité spoliés sans vergogne, par ce tout petit nombre, et que nous sommes obligés d’acheter pour survivre. Ils traitent en contemplant la planète bleue depuis leur avion spatial, entre deux rendez-vous.
Ces grandes entités ont pris le pouvoir, et dirigent les nations, les présidents, les assemblées constitutives qui sont pieds et poings liés, sans aucune capacité dirait-on à influer finalement sur le destin du monde.
Les citoyens urbains clients asservis mobiles et les citoyens ruraux des pays pauvres travailleurs esclaves immobiles, sont impuissants. Décervelés par Chat JPT, en perte de leurs capacités cognitives, coupés de la base vie, perdues dans un nuage numérique d’illusions…
Cela n’est pas naïveté de penser que nos politiques, nos dirigeants et nos citoyens gouvernent dans un souci d’équité et cette idée de conduire le monde vers une harmonie naturelle. Mais si certains d’entre eux le tentent, ils sont tout de suite brisés dans leur élan par la mécanique infernale du libéralisme économique, grand paradigme dominant de ces deux derniers siècles, mais qui puise peut être ses racines dans la nature humaine.
Alors les soubresauts des révolutions et des guerres soulèvent un temps le carcan de l’oppression, et remodèlent provisoirement l’ordre des choses, maquillent d’un nouveau visage ces mêmes oligarchies, et le cycle se réitère, grandissant.
Les immenses biens naturels, faunes et flores de la planète disparaissent à une vitesse sans précédent dans l’histoire connue et en mémoire chez les humains. Sans doute, un grand nombre de cataclysmes ont dans le passé éteint une grande partie de la vie qui existait sur terre, au profit d’une nouvelle fractale vitale, climatique et géographique. Partout et à chaque fois, la puissance et mystérieuse hélice ADN reconfigure alors la vie, tenant compte du temps qu’il fait. On peut donc rester optimiste sur la résilience de l’ADN pour que de futures formes de vie terrestre se développent. Notre destin cosmique serait -il de transmettre l’ADN de génération en génération, tels des passeurs d’âmes.
Cette accélération constatée de la disparition de la biodiversité sur terre est-elle le prémisse, l’indice d’une bifurcation chaotique dans le cours fractal des choses, une de plus. Elle surviendra demain ou après-demain, une vie à l’échelle humaine, une larme du temps à l’échelle cosmologique.
Quelles mains de quels dieux dirigent ceux qui nous dirigent. Que sommes-nous finalement, nous et nos vies? Rien, un rêve éveillé, une illusion ? De pures flammes d’énergie immédiates et éphémères.
Ces cycles et balances des civilisations sont naturelles, l’essence humaine. Nos civilisations grandissent et tout doucement, ou parfois brutalement. Et la brièveté de nos vies en comparaison de la cosmologie universelle nous permet-elle de saisir quoique ce soit de cette extraordinaire situation qu’offre la planète Terre, dans notre système solaire et à l’échelle du cosmos. Qu’y a t-il donc derrière cet infini sans nom que nous appelons l’univers, cette impossibilité conceptuelle?
Doit-on embrasser ces multiples quêtes spirituelles et religieuses tentées par les générations d’humains qui se sont succédé et se succéderont peut-être encore. 7 milliards d’humains, bientôt 8 et plus, sur la planète les incarnent, tous poussières dans 100 ans, mais tous « reborn » au fur et à mesure, dont une bonne moitié interconnectée sur une méta base de datas constituée par internet, elle même soutenue par la fabrication d’énergie assurée par les humains et qui alimente en boucles de rétroaction dynamique ces bifurcations.
Il est probablement tout à fait vain de tenter de saisir ces considérations métaphysiques, expression d’une angoisse indicible et d’une perception d’un merveilleux possible dessinée par nos imaginaires humains, et ainsi de les mettre en perspective de notre ile de La réunion et de son devenir.
Il est indéniable que la Réunion suit la course du monde. Comment pourrait-il en être autrement?
Mais pourquoi l’esprit humain, si brillant soit-il, peut-il soutenir une telle propension à la médiocrité ambiante de notre actuelle politique mondiale et réunionnaise? Quels facteurs nous ont engagé sur cette pente glissante?
N’y-a-t-il rien qui puisse influer cette trajectoire fantasque et incontrôlée de déculturation, de dés-éducation et de consommation sauvage, ignare et violente, cette spirale qui nous entraîne? Il y a partout sur la planète de nombreuses initiatives humaines très positives qui forgent l’avenir de demain autrement. Mais où sont-elles sur notre île?
Comment trouver sa voie quotidienne tous les jours de notre vie, et tous les jours faire face à sa conscience, son inconscience et ses instincts pour tenter de marcher décemment et dignement en avant dans la fuite du temps.
Le temps lui-même s’est étiré et sépare les humains. D’un coté, la station spatiale internationale habitée, de l’autre les tribus vivant encore en pleine symbiose avec quelques parcelles lambeaux primaires de nature dynamique, derniers îlots cernés par toute la cohorte des civilisations avides. Celles-ci présentent toutes les gammes connues et cachées de notre humanité, dont on tente de dire qu’il s’agit de civilisation, là ou basiquement nous sommes restés et resteront encore pour bien longtemps des barbares sans noms, capables, sous le verni d’une démocratie finalement utopique assimilable à une féodalité sanglante, de violer encore les femmes et les enfants, capables de tuer son prochain pour un GSM.
Le temps viendra-t-il un jour où nous sortirons de cette barbarie. Mais il est si facile d’y replonger. C’est ainsi probablement qu’est pétri l’humain, de Ying et de Yang. A jamais?
Par exemple, sur notre île qui suit la course du monde, de générations en générations ces dernières années, notre système scolaire et éducatif s’est dégradé, imperceptiblement, mais sûrement, à tel point qu’aujourd’hui nos universités fabriquent de nombreuses têtes peu ou pas équipés en fondamentaux, mais farcies de désordonnées inutiles, et incapables de s’exprimer dans un créole, un français, un anglais ou un mandarin correct, encore moins capables de raisonnements et d’initiatives, car sans culture généraliste et universelle solide.
« J’aime mieux forger mon âme que la meubler » disait Montaigne. Il y a en effet tant à gagner à plutôt cultiver l’optimisme, la curiosité d’esprit, le sens aigu des responsabilités et de l’engagement, soutenu par un fondement d’humanisme. Mais comprendre, apprendre à apprendre, et apprendre à gérer des process, n’est pas enseigné à nos jeunes universitaires réunionnais, et à nos moins jeunes, même si leurs cocos le leur permettraient. Notre système est en cause, pas eux. Créer avec audace et rigueur le monde de demain n’est donc pas dans leurs capacités immédiates, coupés du monde naturel, tout empêtrés qu’ils sont dans une expression orale mélangeant le créole et le français, déblatérant un charabia spoliant toute pensée humaniste et terrestre, cosmologique et spirituelle. Beaucoup de nos élus actuels, fils et filles de ce système en sont les premiers acteurs victimes inconscientes, incapables de penser et d’agir.
Nos écoles maternelles et primaires sont sous équipées, saturées; les corps enseignants démunis face à une cohorte de parents et d’élus politiques, tous eux même victimes de génération en génération de ce système scolaire inefficace et dégradant.
Les collèges n’ont connu aucune réforme depuis si longtemps, que l’ensemble est totalement obsolète dans nos contextes technologiques contemporains, et l’ensemble ressemble maintenant à un mauvais roman kafkaien. Les enfants y entrent collégiens, y passent et leurs espoirs du monde trépassent, adolescents perdus. Ces fleuves humains contemplent un corps enseignant désespéré, prisonnier de syndicats qui s’oppose à tout changement. Ceux-là ont perdu de vue leur rôle primordial, et luttent, sans proposer, contre toutes les réformes mal conçues et avortées par avance de nos ministres successifs.
Tout le monde rentre en seconde, mais peu savent réellement, écrire, lire, compter, dessiner, construire un process. Nos jeunes, aux têtes pourtant bien faites à leur naissance, sont harassés par un système éducatif qui détruit tout leur imaginaire et leur potentiel. Il les laisse décervelés, en colère, perdus. addicts d’alcool, de chimie, de réseau sociaux et de joints, d’internet grâce à un plan POP aussi dispendieux, décalé, qu’inutile à l’enseignement. Ils sont ivres et contaminés de violence potentielle qui transpirent de tous les réseaux sociaux et des médias, sans retenus, ni modération. Sitôt sortis de la journée des collèges qui abêtissent l’humain, ignorent et détruisent tout nos liens à la nature, à la bonté et à la compassion, rendus incapables de concilier tout cela, mais à quoi bon, nos enfants se perdent dans les méandres urbains sans âmes et dénaturés, emplis d’embouteillage et de pollution, dénués de sens et de cadre de vie. Ils tâchent de survivre, eux et leurs familles, avec quelques centaines d’euros par mois, qui suffisent à peine à leur payer un loyer.
Et puis ils vont aux lycées, parce que tout le monde y va. Espaces de poursuite du désapprentissage, sans nom ni loi, emplis de non-sens et totalement in-intéressants. Nos ados, sans but, démotivés, déracinés de la nature et du sens de notre culture et de l’humanisme, sans conscience éthique ni repères, contemplent ébahis et perplexes, mais sans compassion, notion trop absente de notre nouveau monde, la cohorte insuffisante de professeurs perdus se débattant avec des programmes à enseigner devenu in-enseignables, faisant face sans cesse à une violence et une haine croissante et manifeste de ces jeunes adultes en puissance pour ce système qui les fabriquent. Ils s’interrogent sur l’absurdité régnante et se demandent pourquoi leurs aînés laissent ainsi courir sur leur aire ces lycées tels quels et jusqu’au bac.
Très tôt, il faut alors cocher une croix, et s’orienter dans le dédale des formations de la vie. Mais n’ayant ni motivation ni aspiration, observant le monde des grands avec désarroi, envie et peur, ils arrivent ainsi à de vastes carrefours d’orientation, brumeux, deltas labyrinthiques angoissants et ne laissant apercevoir aucune poursuite possible d’un bonheur galvaudé par les médias et les mafias. Telle est l’exacte vécu du monde de bon nombre d’ado.
Quelques-uns vont s’en trouver un chemin volontaire, en tout cas ceux qui savent écrire, lire et compter, et parler au moins une langue correctement. Une grande majorité se perdront dans les couloirs de l’ANPE, corps et biens, ballottés de populistes en populistes, ces sots qui ont de l’esprit disait Chateaubriand, qui feront de ces masses qui ne savent plus ni lire ni parler et dont ils sont le résultat et la lie involontaire et inconsciente, le grand corps des humains pauvres et consommateurs malgré eux des ressources naturelles de la planète, clients principaux par leurs nombres, et actionnaires non rémunéré sans le savoir des méta nations dirigés par quelques cerveaux aux pouvoirs immenses.
Ainsi donc va notre monde politique et nos élus et nos citoyens réunionnais, perdus et hagards.
Élus à qui nous demandons de construire une offre réellement éducative et ouverte sur le monde, pour nos jeunes générations, comme pour celles plus âgées, qui pourraient aspirer à s’épanouir plutôt que d’être dans un chômage sans fond ni fin. Mais non, ils construisent des routes.
Quelques-uns de nos dirigeants, et les plus hauts gradés de la place, fruits de cette déculturation, incultes et sans vision, radotant les speeches de leurs conseillers en médias déconstructeurs, s’enkistent-ils amèrement et sans joie, tout en désillusion, dans des postes grassement payés. Ils pratiquent avec expertise la joute politicienne, mais oublient´de mettre en oeuvre de vraies politiques. Et ils osent référer leur actions à l’esprit de Mandela.
Statues de pierre aux encéphalogrammes plats, impuissants de vision d’avenir, et de recherche d’une société meilleure pour les humains et notre planète, nos dirigeants cèdent aux pressions lobbyistes des commerciaux des méta nations. Ils adoptent les packages proposés tout faits, destinés à privatiser le profit et socialiser le risque, packages qui empêchent de réfléchir et de percevoir la détresse de nos citoyens. Ils expliquent que dans leurs positions, ils ne peuvent s’exprimer! Ils deviennent eux même les agents de développement des méta entreprises, et assurent avec conviction affichées les concepts économiques dépassés et destructeurs. Et nos élus construisent ici des routes, là encore des routes, et des stocks de pétrole et de charbon, tandis que l’on importera des vivres, des voitures et exportera du sucre. Et nos écoles sont à la dérive, et les déchets s’accumulent partout sur terre et dans la mer, et notre île s’enfonce dans la saleté, remarques récurrentes de tous les touristes qui passent, mais que nos yeux de réunionnais ne voient plus. Et les requins grenouillent. Et notre petite multinationale bourbonnaise ayant fait fortune avec les terres réunionnaises et le sang et la sueur des travailleurs de la canne, vend ses actions aux riches étrangers, plutôt qu’aux coupeurs de cannes, avec l’aide des barons technocrates réunionnais victimes du syndrome d’égocentrisme.
Maîtriser le développement, c’est aussi accepter que le pouvoir politique encadrent certains marchés. Mais il n’en est plus capable. Tous les actifs patrimoniaux stratégique de l’île deviennent propriétés de fonds de pensions internationaux, énergie, sucres, médical, numérique, eau, déchets… Bien en confort dans leurs bureaux feutrés entourés de secrétaires sexy et de leurs puissants conseillers décervelés sans le savoir par le système d’enseignement dont ils sortent et par les médias, conseillers devenus sots sans esprits, agents de la médiocrité et de la bassesse, traitres au peuple et à eux même, ils ont vendu leurs âmes, aveugles à nos misères, à la détresse de nos enfants, de nos ados, de nos adultes et de nos vieux. Rien ne comptera, plus que le jeu feutré des discussions de cabinet déterminants le cercle de la cour du roi sans pouvoir, que les paillettes de lumières des caméras, cruels miroirs de nos turpitudes sans fond. Cumulards aux poches bien remplis des commissions multiples des fonctions de président de collectivités, de PDG de SPL et de SEM, de cachets et d’émolument d’élus communaux, intercommunaux et régionaux, le plus bel exemple est sans contestation possible nos présidents de collectivités. Leurs schizophrénies paranoïaques n’ont d’égales que nos incapacités à les en sortir, citoyens abêtis que nous sommes. Hypnotisés par les écrans plats des ipad, télé ordi, iphone et autres chants des médias, ils sont coupés du monde et incapables de s’occuper réellement de nos populations.
Nous nous enfonçons alors imperceptiblement et sûrement dans les méandres d’une société de tiers monde, aux caractéristiques connus: quelques très riches, beaucoup de très pauvres, une violence croissante et plus aucun repère, nos dirigeants sans culture ni vision, manipulés mais arrogants, prétentieux, testostéronés à l’ivresse des simili-pouvoirs, et qui transforment les biens publics et les collectivités au service de tous en machines politiciennes pour se maintenir en place et tuer leurs ennemis. Ils distribuent ici et là les bienfaits pour s’assurer des voix, s’acharnant sur leurs adversaires pourtant déjà à terre. Ils accumulent tous les privilèges possibles et s’éloignent tous les jours de nous, les citoyens devenus sans opinions ni convictions, ni participation au Péi, dans notre île croulant sous la saleté et les déchets présents partout, envahis de produits de consommations importés, condamnés à consommer des légumes et fruits charégs en glyphosate qui nous tuent à petit feu, obligés derouler dans les embouteillages, abreuvés de réseaux sociaux, saturés de cancers, diabète, obésité, confrontés à un illestrisme grandissant, à une délinquance et une addictologie croissante, des collectivités perdues dans des nuages numériques et abstraits, loin de nous les citoyens…
Mon péi, batou fou…?
Il y a pourtant encore au fond de chacun de nous, élus et citoyens, tout un esprit de bonté et de solidarité, empli d’une âme réunionnaise de pardon, de compassion, généreuse et de noble cœur, mais qu’il faut nous efforcer de dés enfouir et de retrouver!
Love is the only way!
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